Close

La guerre et l’occupation de 1914-1918 ont-elles vraiment été une catastrophe économique pour le Nord ? À travers l’étude de la région lilloise, l’auteur soumet à la critique historique la mémoire victimaire qui, depuis cent ans, oppose les territoires « envahis » et « sinistrés » à une France « libre » et enrichie par la guerre. En centrant l’analyse sur la place (lieu de coordination des agents économiques non réductible à la ville) et non plus sur le territoire, il montre la dualité de patrons à la fois victimes et profiteurs de guerre.Ce livre interroge le rapport des capitaux au territoire. Revisitant l’occupation et dépassant la dichotomie collaboration/résistance, il montre la résilience de la place à travers le maintien d’une activité économique et l’incessante concertation des industriels, des banquiers et des négociants. En même temps, le repli d’une bonne partie des capitaux en « France libre » et le dédoublement de la place à Paris permettent de participer activement, avec les multinationales implantées à l’étranger, à la mobilisation économique et aux bénéfices de guerre. À plus long terme, la relocalisation très partielle montre que la guerre a été l’occasion d’une expansion durable.Ce livre montre aussi les bénéfices de la rhétorique victimaire assénée à l’État par un dense réseau d’organisations patronales et de puissantes associations de « sinistrés » : le « statut des sinistrés » est financièrement très favorable, et la « reconstitution » industrielle rapide ; la place reste puissante. Certes, tous n’ont pas également bénéficié de la guerre, mais dans le concert victimaire, les voix dissonantes sont inaudibles.

Victimes et profiteurs de guerre ?

QRcode

Les patrons du Nord (1914-1923)

La guerre et l’occupation de 1914-1918 ont-elles vraiment été une catastrophe économique pour le Nord ? À travers l’étude de la région lilloise, l’auteur soumet à la critique historique la mémoire victimaire qui, depuis cent ans, oppose les territoires « envahis » et « sinistrés » à une France « lib

Voir toute la description...

Auteur(s): Jean-Luc Mastin

Editeur: Presses universitaires de Rennes

Collection: Histoire

Année de Publication: 2025

pages: 323

Langue: Français

ISBN: 978-2-7535-7794-7

eISBN: 979-10-413-0747-0

La guerre et l’occupation de 1914-1918 ont-elles vraiment été une catastrophe économique pour le Nord ? À travers l’étude de la région lilloise, l’auteur soumet à la critique historique la mémoire victimaire qui, depuis cent ans, oppose les territoires « envahis » et « sinistrés » à une France « lib

La guerre et l’occupation de 1914-1918 ont-elles vraiment été une catastrophe économique pour le Nord ? À travers l’étude de la région lilloise, l’auteur soumet à la critique historique la mémoire victimaire qui, depuis cent ans, oppose les territoires « envahis » et « sinistrés » à une France « libre » et enrichie par la guerre. En centrant l’analyse sur la place (lieu de coordination des agents économiques non réductible à la ville) et non plus sur le territoire, il montre la dualité de patrons à la fois victimes et profiteurs de guerre.Ce livre interroge le rapport des capitaux au territoire. Revisitant l’occupation et dépassant la dichotomie collaboration/résistance, il montre la résilience de la place à travers le maintien d’une activité économique et l’incessante concertation des industriels, des banquiers et des négociants. En même temps, le repli d’une bonne partie des capitaux en « France libre » et le dédoublement de la place à Paris permettent de participer activement, avec les multinationales implantées à l’étranger, à la mobilisation économique et aux bénéfices de guerre. À plus long terme, la relocalisation très partielle montre que la guerre a été l’occasion d’une expansion durable.Ce livre montre aussi les bénéfices de la rhétorique victimaire assénée à l’État par un dense réseau d’organisations patronales et de puissantes associations de « sinistrés » : le « statut des sinistrés » est financièrement très favorable, et la « reconstitution » industrielle rapide ; la place reste puissante. Certes, tous n’ont pas également bénéficié de la guerre, mais dans le concert victimaire, les voix dissonantes sont inaudibles.

Voir toute la description...

Découvrez aussi...